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Suivi et progression de cycliste : étude de cas n°2

Gérer la période de confinement en cours de saison

Contexte

Cycliste ayant évolué pendant 3 ans en pôle (15-18 ans), l’année passée en 2e catégorie et cette saison en 1e FFC (2e année espoir).

On ne parle pas ici d’un coureur qui a écrasé la concurrence en sortie de junior. A son actif, seulement 1 victoire en 2e catégorie et seulement un top 10 en toutes catégories.

Une préparation perturbé par des blessures et un entraînement qui commença seulement le 2 janvier cette année 2020.

  • Première compétition dans un mois (début février)
  • 2 mois avant le début de saison et l’enchaînement des compétitions

Objectif : niveau minimal pour participer sur le premier point et atteindre un niveau compétitif pour le deuxième point.

Janvier

Evaluation initiale :

Après 4 jours de reprises, réalisation d’un test à l’effort le 06 janvier.

  • PPO = 465 W | 75 kg
  • VT1 : 234 W | 3761 ml/min | 17.6 %
  • VT2 : 311 W | 4537 ml/min | 18.4 %
  • VO2max : 376 W | 5144 ml/min

Constat : HORS DE FORME

Dès lors, il fallait tout mettre en oeuvre pour rattraper le retard pris sur des coureurs avec un état de préparation avancé à cette période de la saison dans cette catégorie. Tout cela en tenant en compte que le cycliste en question n’est pas habitué à de lourdes charges d’entraînements. Seulement 610 h et 17000 km effectué en E1.

Résumé de la préparation durant cette période :

  • 87 H
  • 2120 km
  • 40 sessions
  • 60884 kJ

Bilan :

  • Victoire sur piste en reprise (25/01)
  • Top 15 sur la 1ère course élite (01/02)
    • Top 10 espoir France après le 1er week-end

Février

Evaluation – Suivi de progression (04/02) :

  • PPO = 493 W | 74.2 kg
  • VT1 : 252 W | 3933 ml/min | 18.7 %
  • VT2 : 387 W | 5134 ml/min | 22.1 %
  • VO2max : 431 W | 5520 ml/min

Constat : Travail FAIT !

Après la confirmation du faible niveau de compétition dans cette catégorie, la deuxième partie de préparation a pu être plus sereine avec une orientation plus accentuée sur l’endurance et le travail de haute-intensité.

Résumé de la préparation durant cette période :

  • 65 H
  • 1983 km
  • 35 sessions
  • 50994 kJ
Gestion de charge sur les 2 premiers mois de 2020.

Bilan :

  • Course de préparation (22/02)
    • Objectif : mise en confiance, 2ème
  • 1ère course (01/03) : Peloton

Mars

Compétitions & développement des qualités physiques

  • 1er objectif (08/03) : Manche de coupe de France, Top 10

Interruption de la saison

Quels objectifs viser dès lors…

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Bref rappel pratique :
Quelle qualité physique principale différencie le niveau de compétition en cyclisme sur route ?



La différence de niveau de compétition sur des évaluations en laboratoire principalement par la différence de puissance maximale atteinte (PPO) sur un test incrémental (rampe ou palier; 25-30 W/min) qui est grandement dépendante de la puissance maximale aérobie (PMA) (et non de la VO2max) comme le montre ces deux résultats d’études ci-dessus.

De ces différences de PMA et PPO, découlent des différences de puissance entre les niveaux de compétitions aux deux seuils ventilatoires.
Les seuils ventilatoires sont des marqueurs importants du niveau de performance en compétition (je n’ai pas dis le contraire; cf : Lucia et al., 2004), cependant, il faut être logique. Par exemple, avec une PMA à 350 W, votre deuxième seuil ventilatoire (SV2) ne sera jamais à 360 W. C’est factuel !

Dans un processus d’entraînement, on ne cherche pas à améliorer son SV2, mais sa PMA. Un entraînement « correct » entraînera de facto une augmentation du SV2 au minimum aux alentours de 90% de la PMA et il évoluera ainsi en même temps que la PMA.
Concernant le SV2, il conviendra d’améliorer son temps de soutien à cette intensité pour améliorer le niveau de performance en compétition, notamment sur des types d’efforts longs et linéaires.

Pour ce dernier point, l’importance de la physiologie reste à établir. Voir la vidéo ci-dessous.

Sur ce, nous compterons les points à la fin du confinement…